FAIRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE UN LEVIER DE DIALOGUE SOCIAL DANS LES ENTREPRISES
La CFDT a appelé à rejoindre les manifestations sur « la marche pour le climat » du 16 mars dernier.La prise en compte des enjeux environnementaux implique de penser l’activité économique de manière intégrée, ancrée dans les territoires, en organisant mieux les ressources locales naturelles et humaines. Chaque entreprise doit notamment définir sa trajectoire d’investissement dans la transition écologique et pas uniquement dans les secteurs les plus énergivores ou polluants. Il s’agit notamment de redéfinir la valeur que l’entreprise crée à l’aune d’un monde bas carbone.
Dans cette perspective, les élus CFDT peuvent agir sur plusieurs leviers :
- Les orientations stratégiques en vue de redéfinir la valeur créée par l’entreprise dans un monde bas carbone.
- La négociation de la base de données économique et sociale pour construire une vision de long terme basée sur un diagnostic partagé et évaluer les aides publiques dont bénéficie l’entreprise.
- L’incitation à l’identification des obstacles et des besoins d’investissements associés en matière d’efficacité énergétique, d’infrastructures, d’équipements et de machines, d’utilisation de nouveaux matériaux et procédés, de recyclage, de déploiement del’économie circulaire, etc.
- La vérification que l’audit énergétique, obligatoire dans les entreprises de plus de 250salariés, a bien été réalisé et ses préconisations suivies ;
- L’anticipation des risques et de leurs impacts sur les travailleurs, des besoins en termesde métiers, de compétences, de formation, etc. ;
- L’élargissement du dialogue avec les parties prenantes de l’entreprise (sous-traitants,fournisseurs, etc.) ou les entreprises à proximité.Il peut être pertinent de proposer la négociation d’un accord cadre intégrant ces enjeux et définissant un agenda social en conséquence. Une série de questions simples permet d’identifier les priorités pour son entreprise :
- Quel pourcentage mon entreprise investit-elle par rapport à la moyenne du secteur ?
- À quoi sont destinés ces investissements (R&D, production, innovation) ?
- Etc…
Nous sommes tous sensibilisés à la question du réchauffement climatique et à ses conséquences. Le Bureau fédéral, dès les premiers appels de la « marche pour le climat », a souhaité que notre organisation la relaie. Maintenant, il faut réfléchir et décider de quelle manière on peut agir plus concrètement avec notre savoir-faire, notre légitimité et nos capacités d’agir.
UN PACTE DU POUVOIR DE VIVRE VOULU PAR LA CFDT
19 associations, ONG et syndicats ont travaillé ensemble pour faire face à l’urgence sociale et écologique et aboutir à des propositions concrètes réunies dans un Pacte du pouvoir de vivre.
Ce pacte, déclinant une série de 66 propositions visant à allier justice sociale, lutte contre les inégalités et transition écologique a été présenté le 5 mars 2019 lors d’une conférence de presse.
Alors que la société civile organisée peine à se faire entendre par le gouvernement depuis le début du quinquennat, 19 organisations ont décidé de s’unir pour porter ensemble la convergence de l’écologie et du social. Pour la première fois, elles s’engagent à faire front commun en défendant collectivement 66 propositions qui permettent à chacun le pouvoir de vivre. Ces 19 organisations porteront ce pacte écologique et social dans toutes les instances de dialogue, à commencer par les quatre grandes conférences nationales du Grand débat qui se tiendront à Paris du 11 au 13 mars et à la Marche pour le climat le 16 mars. Et ce n’est qu’un début… Un objectif commun : ne plus dissocier les questions sociales et environnementales pour donner à chacun le pouvoir de vivre Il n’y a pas d’un côté la question de la fin du monde et de l’autre celle de la fin de mois, les deux enjeux sont les deux faces d’une même pièce, s’alimentant et se combinant. Sortir des énergies fossiles, rénover les passoires énergétiques ou rendre accessible une alimentation bio et locale c’est à la fois améliorer le quotidien, préserver la santé et s’attaquer aux défis environnementaux. Vouloir traiter l’écologie sans traiter le social c’est aller droit dans le mur. L’opposition d’une partie de la population à la hausse de la taxe carbone telle qu’elle avait été proposée par le gouvernement actuel en est le parfait exemple. Un mode d’action : porter collectivement les 66 propositions du pacte écologique et social Parce que les appels isolés et les déclarations d’intention individuelles ne suffisent plus, nos organisations s’engagent à porter collectivement la nécessité d’un pacte social et écologique partout où elles sont représentées. Ce pacte rassemble 66 propositions qui permettent à la fois de lutter contre le dérèglement climatique, d’enrayer l’érosion de la biodiversité, d’améliorer le quotidien des citoyens, d’améliorer les pratiques démocratiques et la participation citoyenne, de remettre l’exigence de solidarité et d’égalité au cœur de l’économie, et de construire une société plus juste et solidaire, qui ne laisse personne de côté. Ces propositions sont le fruit des débats et des travaux collectifs menés en leur sein, au plus de près de leurs sympathisants, adhérents, militants. Elles sont la voix de plusieurs millions de personnes. Ce pacte vise à guider toutes les politiques publiques pour que dans chaque nouvelle loi, dans chaque nouveau décret, et à toutes les échelles, les questions sociales et écologiques soient non seulement prises en compte mais qu’elles deviennent le cœur de chaque décision politique. Nos organisations appellent le gouvernement, les élus, les employeurs, et plus généralement tous les décideurs, à mettre en œuvre ce pacte à leur niveau. Elles appellent également les citoyens et les autres organisations de la société civile à se mobiliser pour en soutenir les propositions.
Un suivi sur la durée : l’observatoire du pouvoir de vivre s’engage à décrypter les prochaines décisions politiques au prisme de ce pacte comme par exemple le projet de loi de finances, loi d’orientation des mobilités… Tous ces futurs rendez-vous doivent être des occasions d’avancer sur la réduction des inégalités, la baisse des émissions de gaz à effet de serre, l’éradication de la grande pauvreté, contre l’érosion de la biodiversité, pour l’accueil digne des migrants, contre les discriminations… Rendez-vous dans six mois pour un premier bilan…